Accueil
Présentation
Nouveautés
Options
Association Sportive
E.P.S
Billet d'humeur
Liens
BILLETS d'HUMEUR
Cette rubrique est réservée à des articles critiques.
Vous pouvez y répondre, mais également me faire parvenir vos articles.
La Maîtrise d'exécution
(Cyril GAUTHEY)
Les textes officiels
(Cyril GAUTHEY)
La maîtrise dexécution
Problèmes rencontrés en lycée
Article mis en ligne en 2000
Crée en 1984 sous les concepts " dintelligence du mouvement " ou de " maîtrise et efficacité des gestes " ou encore " motricité complémentaire ", afin de favoriser la prise en compte de critères autres que la seule valeur des performances sportives accomplie.
Depuis 1993, on parle de " maîtrise dexécution ".
Le passage de lEPS au sein de lEN en 1981 et lavènement dune évaluation en cours de formation en 1984, ont provoqué dune part, le souhait de se démarquer de la logique unidimensionnelle des APSA basées sur la performance, et dautre part, de mieux prendre en compte les élèves en difficultés motrices.
En effet, une des critiques apportées à une évaluation exclusivement basée sur la performance, est de ne prendre en compte finalement que des dispositions physiques innées de lélève (ce qui veut dire, que lenseignant dEPS napprend rien à lélève, cest sympa, merci).
Il y a certainement des élèves " doués " mais leurs performances sont peut être également le fruit dune pratique en cours dEPS et/ou en club et/ou en famille et/ou dans le cadre de lassociation sportive. Ces élèves qui sentraînent et se passionnent pour les APSA, méritent alors leurs notes construites sur des comportements acquis.
Egalement, il existe des élèves qui ont des problèmes physiques indépendants de leur volonté, mais pour le plus grand nombre des élèves en difficultés, cest surtout le résultat dun manque dintérêt pour tout ce qui se rapporte aux efforts physiques, qui entraîne des problèmes defficacité, qui nont alors plus rien avoir avec un problème génétique.
De plus, toutes les APSA ne se prêtent pas à une évaluation de la maîtrise dexécution sans risque de dénaturer celles-ci.
Il y a effectivement de nombreuses APSA dont la maîtrise dexécution est indissociable de la performance.
Nous prendrons les courses de vitesse en athlétisme (jusquaux 100m plat) pour illustrer notre argumentation.
Il ny a quen théorie où lon peut penser à un élève qui utilise de nombreux critères defficacité pour courir vite et qui finalement court lentement parce quil na pas assez de qualités physiques " innées ".
Egalement, celui qui court vite, utilise nécessairement certains critères defficacité autres que de simples dispositions physiques offertes généreusement par la nature.
Dans notre réalité quotidienne sur le terrain, nous rencontrons très souvent, pour ne pas dire tout le temps, une relation directe entre la qualité de la performance et le respect de nombreux critères defficacité.
Lélève qui court lentement (barème de performance construit à partir de résultats en milieu scolaire, bien sûr) a souvent un temps de réaction très lent, une mise en action avec des appuis " frénateurs " ou " plantés ", avec un cycle de jambe très en arrière, provoquant des appuis sans accélération possible. Les membres supérieurs servent uniquement de balanciers sans aucune action dynamique et propulsive.
Mettre une note de maîtrise dexécution à cet élève, revient à le sanctionner une deuxième fois (la première fois cest le verdict du chronomètre, et la deuxième fois cest labsence de critère defficacité constaté lors de sa course, conséquence de son mauvais " chrono ").
Mais que dire, si cet élève par le biais dune évaluation de la maîtrise dexécution incohérente (et il y en a beaucoup, moi-même jen est réalisées de belles !) obtient une bonne note en maîtrise dexécution et même meilleure quun élève beaucoup plus rapide que lui !
De même, un élève rapide peut-il obtenir une mauvaise note en maîtrise dexécution ? (certaines évaluations le peuvent, oui, oui, hélas !).
Bien entendu, il existe des APSA où lévaluation de la maîtrise dexécution permet de compléter et daffiner lélaboration de la performance.
Cependant, les conséquences de ces absurdités sont nombreuses.
Au niveau des élèves :
Il y a les rapides qui ne comprennent pas pourquoi ils obtiennent la même note que les moins rapides et parfois une moins bonne note !.
Il y a les moins rapides qui après avoir " goûtés " aux bonnes notes " inespérées ", ne supportent plus dobtenir moins de 14/20 et le font savoir vertement à lenseignant.
Enfin, de très nombreux élèves considèrent maintenant lEPS comme un bon moyen de récupérer sans trop deffort, des points perdus dans dautres matières.
Au niveau des parents :
Nombreux sont ceux qui doivent bien rigoler en voyant un 13 ou 14/20 attribué à leur enfant, alors quils savent que celui ci nest pas vraiment un " foudre de guerre " en EPS.
Au niveau des APSA :
Nos programmes veulent que nous utilisions des APSA comme support de nos enseignements, tout en respectant le sens culturel de celles-ci.
Avec ce système (Perf/maîtrise) bien souvent nous dénaturons voire ridiculisons certaines APSA.
Conclusion
Avec le système actuel, nous ennuyons souvent les élèves, nous transformons souvent les APSA et nous mécontentons tout le monde (élèves, parents et société).
Sans oublier lenseignant dEPS, qui passe son temps à évaluer (mal) et trop peu de temps à véritablement transmettre des savoirs opérationnels.
Il existe pourtant des solutions qui pourraient respecter la logique de fonctionnement des APSA , avec une évaluation plus rationnelle et plus juste pour les élèves, et surtout beaucoup plus fonctionnelle, pour quon en finisse avec ce temps perdu dans des évaluations qui ressemblent à des problèmes de mathématiques.
Des solutions existent pour que lEPS soit considérée comme une vraie matière denseignement où lon propose davantage de temps dapprentissage que de périodes dévaluations, même si celles-ci sous des formes différentes (prédictive, formative et sommative) permettent à lélève dappréhender de nouveaux comportements (moteurs, sociaux etc ).
Egalement, nous pourrions demander à nos élèves de sentraîner en dehors des cours dEPS comme le demandent les autres matières (dans la mesure du possible, en fonction de lAPSA travaillée, bien sûr).
" Celui qui critique, sans apporter de solutions, ne mérite aucune attention "
Voici donc, une proposition de cycle dEPS (
Orientation générale, finalités, objectifs généraux, objectifs en seconde, contenus denseignement et évaluations
) à partir des nouveaux
programmes dEPS pour la classe de seconde
(BO n°6 du 12 août 1999).
Orientation générale :
Acquisition de compétences et de connaissances à travers deux pôles :
Efficacité personnelle (Performance
(Prestation maîtrisée et recherche du meilleur résultat)
).
Equilibre personnel (Approche réfléchie
(De ses propres prestations physiques et de celles des autres)
).
Finalités :
Formation dun citoyen actif et responsable ( Affirmation de la personnalité, sens de leffort physique, développement des talents, autonomie et responsabilité, respect de lautre, régulation de lagressivité, respect des règles).
Objectifs Généraux :
Culture corporelle (commune
(APSA et efficacité personnelle)
et singulière
(Equilibre personnel)
).
Goût des pratiques physique.
Réalisation de soi.
Objectifs en seconde :
Stabilisation des compétences développées au collège.
Développement de lefficacité personnelle et de léquilibre personnel.
Acquisition de compétences et de connaissances pour une culture commune et singulière.
Pour notre proposition de cycle dEPS, nous allons choisir lathlétisme comme APSA support de nos enseignements dans le cadre de la production de performance en relation avec lespace et le temps.
Plus précisément, nous choisissons parmi les domaines de lathlétisme, les courses (vitesse, haies et relais).
Objectifs :
Efficacité personnelle (3 compétences) :
Développer des apprentissages efficaces.
Maîtriser ses déplacements dans différents environnements.
Conduire un affrontement pour vaincre, dans le respect de lautre et des règles.
Efficacité personnelle (3 connaissances) :
Habiletés motrices et techniques.
Procédures danalyse de situations.
Règlements.
Equilibre personnel (4 compétences) :
Maîtriser son entrée et sa sortie de lactivité et contrôler son engagement pendant laction.
Réguler ses émotions et identifier leur traduction corporelle.
Se fixer des objectifs et conduire un projet personnel.
Développer des attitudes et des conduites citoyennes.
Equilibre personnel (3 connaissances) :
Stratégies de préparation personnelles.
Contrôle de ses réactions émotionnelles.
Attitude critique et réflexive.
Toutes ces compétences et connaissances ne feront pas toutes lobjet dune évaluation mais seront lobjet dun enseignement explicite.
Contenus denseignement pour une classe de seconde
Les courses de vitesse utilisées :
Vitesse courte sans obstacle: 50m (filles et garçons).
Vitesse courte avec obstacles : 50m haies très basses (filles et garçons).
Vitesse courte en relais : (4 x 50m, filles et garçons).
Critères defficacité pour les courses de vitesse :
Temps de réaction
: Réagir vite après le signal du départ.
Mise en action
: Réaliser des appuis actifs au sol avec des foulées complètes.
Accélération
: Le haut du corps est engagé vers lavant, avec le bassin dans lalignement des appuis, ceux-ci étant en arrière du centre de gravité, les genoux sont hauts pour permettre des appuis actifs au sol (poussée), les bras sont propulseurs (actifs et toniques).
Maintien de la vitesse
: Les genoux doivent engager le bassin vers lavant, pour permettre un cycle de jambe vers lavant et favoriser ainsi des appuis davant en arrière (griffé), respect de lalignement ( épaules, bassin, appuis) avec des bras propulseurs.
Quelques précisions :
Les élèves sont évalués uniquement sur la vitesse courte sans obstacle (50m), car la mise en place est rapide et sans problème de réalisation pour les élèves, qui peuvent ainsi mettre en uvre les critères defficacité acquis lors du cycle.
En effet, le temps dapprentissage est trop court, pour complexifier lévaluation avec des haies ou des relais, alors que les élèves ne maîtrisent pas encore tous les critères defficacité pour courir vite sans obstacle.
Une évaluation avec des haies ou sous la forme de relais, ne permet pas à lélève dexprimer des acquis à la fois de vitesse de course et de franchissement dobstacles ou de transmission de témoin. Les résultats risquent dêtre médiocres dans tous les domaines.
Les courses de haies et le relais ont pour objectifs de favoriser lapprentissage des critères defficacité de la course de vitesse (engagement du genou libre vers lavant, appuis actifs au sol, bras propulseurs .pour lutilisation des courses de haies) et de favoriser également avec le relais (la motivation, lesprit déquipe, la quantité de travail, lengagement physique ).
Les séances :
Elles comprennent une première partie réservée à léchauffement sous la forme dexercices spécifiques à la course de vitesse (Montées de genoux, talons fesses, "pas de lindien", "skipping", divers bonds vers lavant, des accélérations avec et sans obstacles, assouplissements, étirements, abdominaux, pompes etc ). Une deuxième partie est consacrée à lapprentissage des critères defficacité pour courir vite, à travers les 3 types de course (plat, haies et relais).
Lévaluation :
50 m plats, départs en starting-block, 2 élèves en duel (niveau de perf proche si possible).
Les élèves ont la possibilité de courir à 2 reprises (le meilleur chrono des 2 courses est retenu).
Cest le barème de performance " Letessier 1991 " en fonction de lâge de lélève, qui établit la note définitive de celui-ci.
Notre hypothèse pour les courses de vitesse, est de considérer la performance comme la traduction de critères defficacité pour courir vite, ces critères étant bien entendu acquis lors des séances dapprentissage en EPS ou ailleurs (club, AS, entraînement personnel etc ) et pas seulement le résultat de dispositions physiques innées de la part de lélève (il est peut être légitime de penser que nous pouvons transmettre à lélève, des savoirs opérationnels, sinon à quoi servons nous ?)
Avec ce point de vue et ce système dévaluation, lenseignant réalise un contrôle rationnel, fonctionnel et juste, pour les élèves.
Maintenant, nous pourrions penser à lélève victime dun " handicap génétique " qui lempêche de courir vite (100% de fibres lentes ou des articulations aux amplitudes très limitées etc ).
Nous pourrions penser alors à une note " dassiduité active " en référence au certificat dassiduité et dapplication appliqué pour les terminales de 1965 à 1985.
Cette note de 10/20 maximum, concernerait uniquement les élèves qui auraient eu une note inférieure à la moyenne lors de lévaluation de la performance.
Cependant, pour obtenir ce 10/20, il faut que lélève ait été présent à tous les cours, avec une participation active. Si un élève est absent lors dune séance (même une absence justifiée) celui-ci perd 1 point, également, si un élève manifeste de la mauvaise volonté dans le travail, celui-ci perd également 1 point.
Il est bien clair, quen aucun cas ces 10 points " dassiduité active " viennent sajouter aux points obtenus lors de lévaluation de la performance.
On est bien la seule matière denseignement à prendre en compte le problème des difficultés motrices naturelles de lélève. Cest une excellente chose, à la condition de ne pas tourner la situation en ridicule, où un élève ayant des difficultés motrices, obtiendrait une meilleure note quun autre beaucoup plus performant.